» Ciné Droit Libre prépare une révolution douce

L’émérite journaliste Newton Ahmed Barry et l’artiste musicien Sams’K le jah étaient les invités de la première phase décentralisée du festival Ciné Droit Libre. A Dori comme à Bogandé et à Zorgho, avec la liberté de ton qu’on leur connaît, ils ont débattu de tous les sujets avec les festivaliers. Des moments de partage, de témoignages et de surprises qui ont marqué nos invités. Véritable opportunité ou processus de révolution douce, Newton et Sams’K partagent avec nous ce qu’ils pensent de la tournée Ciné Droit Libre.

Sams’K le jah

Depuis quelques années avec Semfilms on essaie de s’accompagner, et c’est toujours la même ferveur. A Dori, Bogandé et Zorgho nous avons rencontré des jeunes qui sont de plus en plus curieux. Il y a souvent des questions très pertinentes venant de gens très très jeunes, et pour moi comme je l’ai dit aux responsables de Semfilms, c’est une révolution douce qui est en train de se passer. Révolution douce pourquoi, parce que la parole se libère. Des gens qui n’avaient pas d’espaces pour s’exprimer ont des espaces pour le faire. Ils posent des questions, font des témoignages et en même temps chez ceux là qui étaient un peu timides, cette petite flamme de pouvoir s’exprimer en public. Dans un pays où pas beaucoup de gens s’expriment ou même quand ils le font ne vont pas loin pour exprimer tout ce qu’ils ont, et encore une fois l’on déplore le cas des femmes qui, même quand elles sont là, ne parlent pas. Il y a encore du travail à faire à ce niveau. La liberté d’expression comme on le dit, c’est un processus et il faut donc insister. On accompagnera toujours Semfilms dans cet ouvrage parce que le travail pour une vraie démocratie passe par ce type d’activités. Nous avons l’occasion de voir des films qui posent de vrais problèmes et les gens se retrouvent dans ces films. Je suis très d’accompagner Semfilms pour rencontrer les populations en vue de discuter de leurs problèmes.

Newton Ahmed Barry

J’ai été surpris par la mobilisation des jeunes, de leur participation parce que le centre de loisirs Koamba Lankoandé était plein. J’ai trouvé des jeunes extrêmement intéressés. C’est une excellente opportunité que les gens de l’intérieur du pays puissent découvrir un certain nombre de films que l’on ne voit pas sur les écrans de la télévision nationale. Pouvoir discuter, pouvoir avoir un forum comme celui de Ciné Droit Libre est extraordinaire. A Zorgho ça’a été aussi à peu près la même ambiance, pas aussi chaleureux et spontané comme à Bogandé mais quand même un public assez intéressant. L’initiative est excellente, elle permet au moins que les gens puissent être aussi informés de ce qui se passe dans leur pays et ailleurs.

Par K. Gabriel Kambou