Fatoumata Diawara - Clandestin (Clip vidéo)

DATE DE PUBLICATION : jeudi 23 avril 2015
THEME : Culture

Un jour ils ont voulu voyager comme tout le monde. Un jour ils ont décidé de traverser l’océan. On leur a dit qu’ils n’avaient pas le droit. Leurs dirigeants ne peuvent-ils rien faire pour les encourager à rester pour construire ensemble une vie meilleure ?

Cela leur a donné encore plus envie de voyager : plus on te refuse, plus l’envie est grande ! On leur dit « Non ! » Après 10 ans de refus à leurs demandes de visa ils décident de partir à pied ! Le voyage dure un jour, un an, deux ans, cinq ans, dix ans...beaucoup périssent, meurent sur la route et personne n’en sait plus.

Ils sont appelés « Clandestins », mais moi je les appelle guerriers car il n’est pas facile de tout laisser derrière soit et de se confier à l’inconnu. En Bambara, nous les appelons les nomades. Partir est une vraie culture chez nous, c’est pourquoi je les appelle par leurs vrais noms.

Cette chanson est dédiée à tous les frères qui sont morts pendant ce voyage et à ceux qui sont déjà en route ! Les parents les pleurent chaque jour !

« Le rôle des intellectuels n’est pas de participer à la lutte pour le pouvoir. Encore moins de chercher à l’exercer. Leur rôle est, précisément, de se dessaisir autant que possible de tout pouvoir, de renoncer à l’exercice de tout magistère. Il n’est pas d’interpeller qui que ce soit. Il est de se faire, pour une fois, les maîtres de l’ascèse. »

Achille MBEMBE, historien et politologue camerounais in « Le lumpen-radicalisme et autres maladies de la tyrannie », publié dans le MONDE Afrique

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