Le Niger face à son « baby-boom »
Peuplé de plus de 17 millions d’habitants (2012), le Niger connaît l’une des plus fortes croissances démographiques au monde. Avec un taux d’accroissement naturel de 3,9%, parmi le plus élevé également du monde, le pays peine à amorcer son développement.
Qu’est ce qui peut bien justifier ce phénomène ?
Les raisons de cette démographie galopante sont liées entre autre au mariage précoce et forcé. L’âge autorisé pour le mariage chez les filles est de 15 ans mais cela n’est pas toujours respecté. En effet, il n’est pas rare de voir certaines filles dans les foyers à l’âge de 9 ans. En outre le poids de la tradition selon laquelle « l’enfant est un don de Dieu » n’est pas à occulter. Avec 8 enfants en moyenne par femme, le Niger occupe le premier rang en matière de taux de fécondité (le plus élevé de l’Afrique subsaharienne). Les prévisions démographiques laissent à penser que cette croissance va se poursuivre sinon s’accélérer et atteindre le seuil de 69 millions à l’horizon 2050 soit le 27e pays le plus peuplé de la planète. L’éducation de tous est en soit l’un des droits le plus fondamental des citoyens.
Quelles solutions ?
Ainsi donc, les méthodes contraceptives, la sensibilisation et la prise de conscience sur les réalités du pays sont vivement recommandées dans la mesure où trente-six pour cent des filles âgées de 15 à 19 ans sont déjà enceintes ou ont déjà eu au moins un enfant. Et les grossesses non désirées qui constituent un véritable fléau sont à proscrire. Si les mesures sur la limitation de nombre de naissance ne sont pas prises, cette surpopulation, plus qu’un atout sera un handicap majeur pour le développement de ce pays.
Quel paradoxe ?
Malgré cette suprématie démographique, le pays de Mahamadou Issoufou est épinglé dans le trafic des bébés importés du Nigeria. Depuis quelques semaines, c’est la course contre les trafiquants de ces dits bébés. Le ministre de l’agriculteur, Abdou Labo est écroué à la prison de Say, au Sud du pays. Il est poursuivi pour complicité des actes commis par son épouse, incarcérée depuis juin 2014. Le peloton s’élargit ; c’est le tour d’une des femmes du président de l’assemblée nationale de rejoindre les autres dans les geôles. Quant à son mari, Hama Amadou lui aussi accusé de complicité, n’a pas trouvé mieux que de prendre la poudre d’escampette dès la levée de son immunité. Clandestinement, il trouve l’asile au pays de Blaise Compaoré, dans la nuit du 27 août 2014 avant de rejoindre la Belgique. Le Niger répond déjà à tous les besoins de ses enfants au point d’importer d’autres ? Sinon, comment expliquez-vous ce paradoxe ?