Amnesty International : « La protection internationale des droits humains est en péril »
Amnesty international a présenté son rapport annuel 2015 sur la situation des droits humains dans le monde. Cette présentation s’est faite à Ouagadougou le 24 février 2016 lors d’une conférence de presse. C’est un tableau sombre sur les droits humains qu’Amnesty a présenté aux hommes de médias et aux structures de défenses des droits humains. Il ressort de ce rapport que de nombreux Etats ont violé de manière éhontée le droit international au cours de l’année 2015. La situation s’est aggravée avec les flux migratoires qu’ont connu de nombreux Etats. Selon Amnesty ceux qui portent atteintes de manière flagrante aux droits humains sont les Etats et les gouvernants.
La situation sur les droits humains présentée par Amnesty International dans son rapport de 2015 est peu reluisante. Selon l’institution, il y a eu des atteintes graves aux droits de l’homme au cours de l’année écoulée. Et c’est par un film de 5mn qui illustre bien cette situation qu’Amnesty a débuté sa conférence de presse du 24 février 2016. « La protection internationale des droits humains est en péril », s’est alarmé Amnesty qui estime que les droits humains ont été bafoués à travers le monde. Quelques chiffres donnent froid au dos. La liberté d’expression et de presse continuent d’être soumises à des restrictions arbitraires dans au moins 113 pays sur 160 pays concernés par le rapport, a relaté, Yves Traoré, directeur exécutif d’Amnesty Burkina. 2015 a été également une année au cours de laquelle beaucoup de vies humaines ont été fauchées : « au moins 156 défenseurs des droits sont morts en détention ou tués », a confié Christian Ouédraogo, coordonnateur campagne et action d’Amnesty. A cela s’ajoutent des crimes de guerre et d’autres violations. C’est au total 19 pays qui sont dans cette situation.
Même si Amnesty estime qu’il existe quelques situations exemplaires dans le domaine de la justice notamment le procès de Hisseine Habré, il relève tout de même que des procès iniques ont eu lieu dans 55% des pays au moins. A en croire Christian Ouédraogo, lorsqu’un procès n’est pas équitable, personne n’obtient justice : ni la personne inculpée, ni la victime, ni la société.
Ces violations ne sont pas sans conséquences. En effet la situation au Burundi, en Lybie, en Syrie, etc. ont occasionné un important flux migratoire : « on comptait dans le monde plus de 60 millions de personnes déplacées dont beaucoup l’étaient depuis des années », a souligné Yves Traoré. Pour le directeur exécutif, les responsables de ces exactions sont les dirigeants, qui, sous prétexte de la sécurité nationale prennent pour cible et attaquent les militants, les avocats et les autres personnes engagées pour la défense des droits humains : « de nombreux gouvernements (…) ont étouffé la société civile, s’en sont pris au droit, au respect de la vie privée et au droit à la liberté d’expression et ont cherché carrément à rendre les droits humains indésirables en les présentant comme contraires à la sécurité nationale, à l’ordre public ».
À l’issue de cette conférence, Amnesty n’a pas caché son inquiétude vis à vis de ces gouvernements qui s’en prennent délibérément aux institutions des défenses de droits humains.
Masbé NDENGAR