Togo : opposition cherche leader

PAYS : Togo
DATE DE PUBLICATION : mardi 24 février 2015
CATEGORIE : Articles
THEME : Politique
AUTEUR : Redaction

2015, année électorale au Togo, année également de tous les compromis et compromissions. A chaque approche d’élection, les défis restent énormes surtout pour une opposition qui table plus sur ses divergences et moins sur ce qui l’unit. La présidentielle est pour avril 2015 ; et pour le moment, bien que des initiatives de conciliation subsistent, les désaccords restent profonds et les positions tranchées. C’est dans la presse que la guéguerre entre les partis politiques de l’opposition s’est enclenchée.

Une opposition divisée à quelques mois des élections

La lutte enclenchée par l’opposition et l’ensemble du peuple togolais en vue de réclamer des reformes n’a pas encore atteint les résultats escomptés. Elle a néanmoins permis à tous les Africains et l’ensemble des démocrates de ce monde de comprendre la situation dans ce pays de « dictature héréditaire ». Actuellement, une crise traverse cette entité autrefois soudée autour de revendications communes. Elle est en quête de leader, de compromis sur ce qui les unissait il y a seulement quelques mois : la soif de réformes et d’alternance. La raison de ce désaccord profond est la participation ou non à la prochaine élection présidentielle sans les réformes limitant à deux le nombre de mandats présidentiels et fixant le scrutin à deux tours. C’est le nœud de la division. Si pour certains, il faut y aller en brandissant l’arme de la candidature unique pour faire la différence dans les urnes, d’autres estiment inopportune cette démarche et prônent le boycott. Les échanges pour aboutir à une candidature unique ont plutôt engendré sept candidatures pour le moment, faute d’entente.

Tête de souris plutôt que queue de lion

Tout le monde est président et personne n’est le peuple, c’est le message que nous livrent ces derniers jours les leaders de l’opposition togolaise à travers leurs querelles intestines. Chacun s’accroche actuellement à sa place et à son petit groupe de militants déclassant du même coup les grandes mobilisations des mois précédents pour réclamer les réformes et s’éloignant de toute chance d’opérer un nouveau rassemblement. L’espoir d’une candidature unique est ainsi brisé ouvrant un boulevard de possibilités à Faure Essozimna Gnassingbé.

Qui surgira donc du lot et conciliera tous contre un en vue de réaliser l’alternance tant attendue et réclamée par la majorité des Togolais ?

Ismaël COMPAORE

« Le rôle des intellectuels n’est pas de participer à la lutte pour le pouvoir. Encore moins de chercher à l’exercer. Leur rôle est, précisément, de se dessaisir autant que possible de tout pouvoir, de renoncer à l’exercice de tout magistère. Il n’est pas d’interpeller qui que ce soit. Il est de se faire, pour une fois, les maîtres de l’ascèse. »

Achille MBEMBE, historien et politologue camerounais in « Le lumpen-radicalisme et autres maladies de la tyrannie », publié dans le MONDE Afrique

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