Sit-in du Balai Citoyen à la SONABEL, un an déjà !

PAYS : Bénin
DATE DE PUBLICATION : mercredi 29 avril 2015
CATEGORIE : Articles
THEME : Société
AUTEUR : Redaction

29 avril 2014 - 29 avril 2015, cela fait un an jour pour jour que le mouvement le Balai Citoyen a battu le macadam devant le siège social de la SONABEL à Ouagadougou pour exiger l’arrêt définitif des délestages.

Cette activité fut une première dans l’histoire de la SONABEL. Le discours qui a le plus retenu l’attention des uns et des autres ce jour, était sans doute, celui ironique, mais très interpellateur de Me Guy Hervé KAM, l’un des portes paroles de ce mouvement, qui avait su bien caricaturer la situation du moment en ces termes :

« Souvenez-vous les premières années du délestage, on nous a dit qu’il y avait une pièce qui était gâtée et que Narcisse était allé en France, qu’il avait raté un avion. Narcisse est venu, le courant n’est pas venu. On nous a dit qu’il fallait faire l’interconnexion avec la Côte d’Ivoire, on nous a dit que ça faisait plus de 50 milliards, l’interconnexion est venue, le courant n’est pas venu. On nous a dit qu’il fallait construire une Centrale à Komsilga, après, on a dit que les ponts étaient faibles, le groupe ne peut pas passer. On a renforcé les ponts, le groupe est arrivé à Komsilga, le courant n’est pas venu. Pendant ce temps, ceux qui doivent nous donner le courant ont des groupes électrogènes ».

En réponse au Balai Citoyen, l’ancien ministre des mines et de l’énergie, Salif Lamoussa Kaboré affirmait que : « Nous comprenons la frustration des uns et des autres mais nous leur demandons pardon et nous leur disons que la solution peut ne pas être dans les sit-in. La solution peut être dans un dialogue constructif ».

Après ce sit-in historique devant la SONABEL, les populations avaient constaté une nette amélioration : les coupures intempestives de courant avaient diminué, le payement des pénalités suspendues pendant quelques temps ...

Une année après, les coupures intempestives de courant reprennent de plus belle. Les burkinabè se plaignent au quotidien et ne savent plus à quel saint se vouer. Le directeur actuel de la SONABEL, François de Salle Ouédraogo, parle d’une situation indépendante de leur volonté et demande la compréhension des populations. A cette allure qui croire et que faut-il faire ?

Le Balai Citoyen doit-il repartir dans la rue ? Que font les autres organisations de la société civile dans ce sens pour alléger la souffrance du peuple en matière de délestage ? Avec l’avènement de la transition, les luttes politiques semblent avoir pris le dessus sur le social.

Quelles sont vos propositions pour une réduction drastique des délestages au Burkina ?

Ismaël COMPAORE

« Le rôle des intellectuels n’est pas de participer à la lutte pour le pouvoir. Encore moins de chercher à l’exercer. Leur rôle est, précisément, de se dessaisir autant que possible de tout pouvoir, de renoncer à l’exercice de tout magistère. Il n’est pas d’interpeller qui que ce soit. Il est de se faire, pour une fois, les maîtres de l’ascèse. »

Achille MBEMBE, historien et politologue camerounais in « Le lumpen-radicalisme et autres maladies de la tyrannie », publié dans le MONDE Afrique

img