Burkina : Le CIFDHA en campagne pour des élections respectueuses des droits humains

PAYS : Bénin
DATE DE PUBLICATION : lundi 7 septembre 2015
CATEGORIE : Articles
THEME : Education

Le Centre d’Information et de Formation en matière de Droits Humains en Afrique (CIFDHA) a animé un point de presse le 07 septembre 2015 à son siège à Ouagadougou pour le lancement de son projet sur « l’engagement des jeunes pour des élections apaisées et le renouveau démocratique du Burkina Faso ». Animée par son président, Urbain Yaméogo en compagnie des deux partenaires principaux du projet que sont le NDI et l’AC PAC, cette conférence a été le lieu pour les organisateurs de revenir sur le contexte, les objectifs, la zone de couverture, etc. L’actualité politique nationale n’a pas été en reste.

« L’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 dans laquelle la jeunesse a joué un rôle déterminant a fait naître l’espoir que le peuple burkinabè et surtout sa jeunesse serait désormais un acteur véritable de la vie sociopolitique et du développement … » a laissé entendre Urbain Yaméogo. Pour les élections qui s’annoncent donc, les électeurs, en particulier la frange jeune se doit d’être tolérante et accepter le résultat des urnes. Le monitoring des droits humains durant le processus ainsi que la mobilisation de la jeunesse pour revendiquer des comptes à leurs élus sont entre autres les objectifs recherchés par ce projet. Deux chansons sous la houlette de l’AC PAC ont été composées dans ce sens. La première, intitulée « votez utile », est adressée aux citoyens en général pour un vote responsable sur des bases objectives. La seconde, « fair-play », s’adresse particulièrement aux partis et candidats pour une acceptation des résultats des urnes. Ces chansons feront l’objet de diffusion massive dans les chaines de radio et de télévision, a laissé entendre M. Ghyslain Yaméogo de l’AC PAC qui n’a pas manqué de faire un a cappella à l’endroit de la presse. D’autres activités, principalement des séances de sensibilisation et d’information seront organisées dans les régions couvertes par ce projet ( Centre, Plateau central, Centre- nord et Centre-est).

La jeunesse, instrument et victime privilégiée pendant la période électorale

Au regard des expériences de processus électoraux « mal maîtrises » dans certains pays à l’image du Kenya, de la Côte d’Ivoire, de la Guinée Conakry, le CIFDHA pense que la « jeunesse est en réalité le public que vise l’ensemble des participants du processus électoral en termes de mobilisation, d’adhésion aux programmes et aux votes. Mais c’est surtout cette jeunesse qui, très souvent est en première ligne des groupes qui sont instrumentalisés dans les violences électorales, dans les revendications des résultats ou en amont dans les intimidations et déstabilisations des campagnes électorales des adversaires politiques ». Pour les animateurs de ce point de presse, cette crainte sécuritaire est l’une des motivations de ce projet. Aussi, étant donné que le CIFDHA œuvre à « l’information et à la formation des jeunes pour l’édification d’un monde de paix », il se devait d’« accompagner la jeunesse burkinabè à une participation citoyenne et effective aux élections présidentielles, législatives et municipales ».

Les décisions du Conseil Constitutionnel ne souffrent pas d’interprétation …

Au regard du débat actuel, motivé par l’invalidation d’une soixantaine de candidatures de l’ex majorité aux législatives et probablement dans les prochains jours à la présidentielle, le CIFDHA pense que le Conseil Constitutionnel a dit le droit. « Nous appelons les acteurs à la raison, à l’acceptation des décisions des institutions que nous nous sommes donnés, notamment le Conseil Constitutionnel. Si nous commençons à contester dès maintenant les décisions du Conseil Constitutionnel, on risque de se retrouver aussi à contester les résultats des élections » a martelé le président Urbain Yaméogo.

Le CIFDHA appelle donc les jeunes à se mobiliser pour participer massivement aux scrutins à venir sans se laisser manipuler pas les acteurs politiques. Il estime qu’on ne peut pas être acteur de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 et être à l’écart des élections qui visent à instaurer l’ordre constitutionnel normal.

Ismaël COMPAORE

« Le rôle des intellectuels n’est pas de participer à la lutte pour le pouvoir. Encore moins de chercher à l’exercer. Leur rôle est, précisément, de se dessaisir autant que possible de tout pouvoir, de renoncer à l’exercice de tout magistère. Il n’est pas d’interpeller qui que ce soit. Il est de se faire, pour une fois, les maîtres de l’ascèse. »

Achille MBEMBE, historien et politologue camerounais in « Le lumpen-radicalisme et autres maladies de la tyrannie », publié dans le MONDE Afrique

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