Togo : Une forte mobilisation pour l’alternance démocratique
Les togolais sont descendus massivement dans les rues ce mercredi 07 septembre pour exiger des réformes constitutionnelles qui doivent aboutir à l’alternance démocratique. Pour certains manifestants, il n’est plus question d’attendre : Faure doit démissionner.
C’est une foule immense qui a déferlé dans les rues de Lomé ce mercredi à l’appel de l’opposition. Ils étaient plus de 100.000 selon Amnesty international. La limitation des mandats présidentiels et le mode de scrutin est en cause. L’opposition revendique un mandat présidentiel de 5 ans renouvelable une seule fois et un scrutin à deux tours. Bien que le pouvoir ait annoncé ce mardi l’adoption d’un avant-projet de loi prenant en compte certaines revendications de l’opposition, cela n’a pas servi à démobiliser. L’opposition estime que le pouvoir cherche à gagner du temps.
Dans les rues de Lomé, les slogans hostiles au président Faure Gnassingbé étaient la chose la mieux partagée. « Faure doit partir », « la dictature se nourrit du silence et de l’inactivité », « 50 ans de dictature, ça suffit », « Faure assassin », pouvait-on lire sur les pancartes.
« Faure doit partir … »
La connexion internet n’a pas échappé au « diktat » du régime togolais. Le réseau a été tout simplement coupé sans autre forme de procès pour empêcher les manifestants de communiquer avec le reste du monde sur ce qui se passe au Togo. Ce fut peine perdu.
Dans les discours officiels des leaders de l’opposition, la question des réformes constitutionnelles, notamment le retour au texte et à l’esprit de la constitution de 1992, est brandie. Mais sur toute les lèvres, c’est le départ de Faure qui fait objet de discussion. « Aujourd’hui 6 Septembre 2017, des millions de togolais sont sortis dans 10 villes pour exiger la démission de Faure Gnassingbé, ce tyran, qui ensemble avec son père ont dirigé le Togo dans la terreur pendant 50 ans. » a écrit sur son blog l’activiste Farida Nabourema.
Comme elle, ils sont nombreux les togolais qui sont descendus dans les rues pour mettre la pression dans l’espoir d’obtenir la démission de Faure Ghanssigbé. Ce jeudi, d’autres manifestations sont prévues toujours sur appel de l’opposition. Pour beaucoup de manifestants, l’objectif reste le même : Faure doit partir.
Au pouvoir depuis 2005, après le décès de son père, le général Gnassingbé Eyadéma, Faure Gnagsingbé dirige le Togo d’une main de fer. C’est peu de dire qu’il a enjambé des cadavres pour parvenir à la présidence. La répression suite aux contestations de son élection controversée le 24 avril 2005 a fait plus de 800 morts selon la Ligue togolaise des droits de l’homme (LTDH).
Ismaël COMPAORE