"Prison Break" au Mali !

PAYS : Mali
DATE DE PUBLICATION : vendredi 20 juin 2014
CATEGORIE : Blog
THEME : Opinions

Rassurez-vous, ce n’est pas Micheal Scofield et son frère Lincoln Burrows et tout le reste de leur groupe, mais c’est Mohamed Ali Ag Wassouden un Scofield à la malienne avec son groupe qui ont fait un vrai Prison Break.

Le lundi 16 juin 2014, un Prison Break s’est déroulé dans la maison centrale d’arrêt de Bamako. Un scénario digne d’un film Hollywoodien. En effet, un jeune touareg de 25 ans, Mohamed Ali Ag Wassouden, le Scofield malien, a su minutieusement préparé son coup pour s’évader avec 23 prisonniers. Huit seront rattrapés et les quinze autres détenus se font toujours la belle dans la nature. Pour rappel, Le Scofield malien est en prison depuis 2011 pour avoir participé au rapt de deux ressortissants français (à Hombori dans le nord du Mali), pour le compte d’Aqmi (al-Qaïda au Maghreb islamique).

Selon RFI, le Scofield malien détenait un pistolet automatique dans sa cellule, et c’est avec cette arme qu’il tira à bout portant sur un surveillant de prison qui rendra l’âme peu après à l’hôpital.

Un pays où tout est à refaire chez les porteurs d’uniforme

Au Mali tout est à reformater chez nos forces de l’ordre, de sécurité et de la défense. Comment un détenu peut-il se procurer une arme dans sa cellule ? Comment un supposé terroriste peut-il être enfermé comme un simple prisonnier ? Comment a-t-il pu quitter facilement son cachot pour se retrouver à la grande porte de la prison centrale ? Les surveillants de la maison d’arrêt ne sont-ils pas armés ? Y a-t-il un déficit de personnel ? Ce sont ces questions que le citoyen malien lambda se pose aujourd’hui.

On se rappelle également d’un autre cas plus cinglant, c’est le cas d’un apprenti terroriste pour reprendre les propos de la presse locale Malienne. En 2011, un apprenti terroriste de nationalité Tunisienne est arrêté à Bamako à la suite d’une tentative d’attentat devant l’ambassade de la France au Mali. Avec l’aide de la population il fut arrêté et placé sous le contrôle de la Direction générale de la sécurité d’état (DGSE). Ironie du sort, l’apprenti terroriste parvint à s’évader, et il fut appréhendé jusqu’à l’entrée de Gao (la septième région). Je ne vous raconte pas une histoire, c’est un fait réel. Le jeune Tunisien, l’apprenti terroriste s’était défait de la main de notre sécurité d’état et ces quelques jours plus tard qu’il fut arrêté à l’entrée de Gao. Mon Dieu !!!!

Si un apprenti terroriste parvient à s’évader de la main de la sécurité d’état, que serait-il d’un vrai terroriste ?

Affaire à suivre….

Article initialement publié sur le blog de Issa Bala SANGARE

« Le rôle des intellectuels n’est pas de participer à la lutte pour le pouvoir. Encore moins de chercher à l’exercer. Leur rôle est, précisément, de se dessaisir autant que possible de tout pouvoir, de renoncer à l’exercice de tout magistère. Il n’est pas d’interpeller qui que ce soit. Il est de se faire, pour une fois, les maîtres de l’ascèse. »

Achille MBEMBE, historien et politologue camerounais in « Le lumpen-radicalisme et autres maladies de la tyrannie », publié dans le MONDE Afrique

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