Assassinat d’Ahlonko David BRUCE, 20 ans déjà !
Ahlonko David BRUCE était le chef de cabinet de Mgr Fanoko Kpodzro, alors président du Haut Conseil de la République (HCR), (parlement de transition). Il fut enlevé à l’entrée principale de l’Etat-major des Forces Armées Togolaises (FAT) sous le regard impuissant de sa fille de 9 ans et de la nièce de son épouse âgée de 16 ans au moment des faits.
Ce matin 06 septembre 1994, il allait déposer les deux jeunes filles à l’école comme d’habitude avant d’aller au travail. Il avait été suivi depuis son domicile par des inconnus. Arrivé devant l’Etat-major, un Jeep militaire sort de la grande clôture en face, lui barre la route et bloque la circulation. Des militaires le font sortir et l’emmènent dans une autre voiture. Ceux qui étaient dans la voiture qui le suivaient firent sortir sa fille en l’invitant à transmettre à sa mère de venir chercher son père au commissariat central. La nièce de son épouse avait pu s’échapper tout en niant plus tard tout lien avec Ahlonko David Bruce. Au commissariat central, personne n’aura les traces du désormais prisonnier.
Doua (l’aide de camp de Eyadéma) dira plus tard n’avoir rien à voir dans cette histoire ni avoir d’échos. Eyadéma, lui, dira avoir reçu un appel de Jacques Chirac pour lui demander des comptes en ce qui concerne cet enlèvement ainsi que le lieu de détention d’Ahlonko David BRUCE. Il répondra n’avoir jamais orchestré une telle disparition. Ce qui se disait à Lomé, sur les raisons de cette attitude barbare et inhumaine, c’est qu’Ahlonko David BRUCE était en possession de document pouvant compromettre les rêves de pouvoir à vie d’Eyadéma et était d’ailleurs contre cette entreprise.
20 ans après sa disparition, aucune enquête sérieuse n’a été faite. Les auditions de la Commission Vérité Justice et Réconciliation n’ont fait que faire planer davantage le doute.
Est-ce que nous saurons un jour ce qui s’est vraiment passé dans cette affaire ? Longue est la liste de nos disparus et assassinés sans enquêtes.
Nous les rendons hommage, où qu’ils soient, morts ou vivants. Merci d’avoir rêvé d’un Togo meilleur.
Par Momo Kankua