Dialogue démocratique : La question de la religion au centre des échanges
Le deuxième jour de la 12e édition du Festival Ciné Droit Libre 2016 a été marqué par le Dialogue Démocratique, le dimanche 11 décembre 2016 au Conseil burkinabè des chargeurs (CBC) de Ouagadougou. L’objectif visé était de combiner les idées pour l’éradication de la montée de l’extrémisme violent. La séance a été présidée par le Professeur Albert Ouédraogo.
Le festival Ciné Droit Libre en partenariat avec le Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) a initié l’activité dénommée « Dialogue Démocratique » lors du deuxième jour de la 12e édition, le dimanche 11 décembre 2016 au Conseil burkinabè des chargeurs (CBC). Le thème de cette rencontre est : « Montée de l’extrémisme identitaire, quelles synergies pour une éradication de la violence ? ».
Durant les communications, les panélistes se sont penchés essentiellement sur les éléments clés de l’extrémisme identitaire tout en suggérant des solutions pour une éventuelle sortie de crise.
Selon l’abbé Jean-Baptiste Sanou : « L’impatience est l’une des portes par laquelle l’extrémisme rentre ». Il a affirmé que les jeunes ont soif de voir leur quotidien changé et « quand on leur proposent un raccourci (violence), ils sont séduits ». Comme solution, Jean-Baptiste Sanou propose qu’il faille travailler à rendre les religions moins instrumentalistes.
A en croire le Professeur Al Kassoum Maïga, la faute revient à l’Etat, qui n’a pas su prendre les dispositions nécessaires. « Lorsque vous fabriquez un monstre, attendez-vous à ce qu’il se retourne contre vous un jour », a-t-il illustré. Cependant, il a laissé entendre qu’il faut démanteler les porteurs des discours violents. Si le Sahel burkinabè devient le théâtre de l’insécurité, Maïga estiment que les efforts ne sont pas encore à la hauteur. « Il faut que les Etats se fassent forts pour préserver la paix dans leurs pays », a-t-il martelé.
Quant à l’imam Ismaël Tiendrebeogo, la faute revient à la société elle-même en parlant des causes de la violence. « Les échecs d’intégration causent l’extrémisme identitaire », a-t-il indiqué. Selon lui, peu importe l’appartenance sociale, économique et religieux d’un individu, il doit être pris en compte dans les décisions de son pays. Pour conclure, l’imam a paraphrasé un passage du Saint Coran en ces termes : « Le musulman doit respecter la religion des autres ».
Liste des panélistes :
- Professeur Albert Ouédraogo (modérateur)
- Gilles Yabi
- Professeur Al Kassoum Maïga
- Imam Ismaël Ouédraogo
- Abbé Jean-Baptiste Sanou
Légende :
- Selon Gille Yabi (2e de g. à d.) : « Il faut analyser les discours de ceux qui défendent une position »
Par Cryspin M. LAOUNDIKI